Il n’y a pas que les chancelleries de certains pays occidentaux comme la France, les Etats-Unis ou la Délégation de l’Union européenne qui s’inquiètent de la situation sociopolitique très tendue au Sénégal, depuis les évènements du 23 juin 2011, les émeutes généralisées de l’électricité du 27 juin 2011 et les bravades entre le Mouvement du 23 juin réunissant les forces vives de la Nation et le pouvoir autour de la troisième candidature du chef de l’Etat. Leurs craintes sont également partagées par l’Organisation des Nations-Unies (Onu) dont le Secrétaire général a dépêché, selon nos sources, un émissaire auprès du porte-parole du Mouvement du 23 juin, Alioune Tine, Secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), organisation qui a d’ailleurs un statut spécial à l’Ecosoc (Conseil économique et social des Nations Unies). Il s’agit de Mme Bintou Djibo, la représentante-résidente du Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) et Coordinatrice du système des Nations-Unies au Sénégal. L’émissaire de Ban Ki-moon a ainsi été briffé de long en large sur la situation nationale dans tous ses aspects. Au-delà des problèmes de gouvernance économique, les problèmes sociaux et politiques qui électrisent le pays ont été passés au peigne fin. Le président de la Raddho revenant, selon toujours nos sources, sur les différentes péripéties qui ont conduit à la mise en place du M23, notamment la mobilisation forte des forces vives de la nation contre le tripatouillage de la Constitution. D’abord à travers l’opposition au projet de loi constitutionnel pour l’élection simultanée du président et du vice-président qui a débouché sur la journée historique du 23 juin 2011, au cours de laquelle la pression populaire a poussé le Président Wade à retirer son projet de loi qui était en vote à l’Assemblée nationale. Il y a ensuite le refus de la violation de la Constitution par une troisième candidature du Président Wade. Un point (le respect de la limitation de mandats présidentiels) d’ailleurs que toute la classe politique défend et qui fait partie du package de revendications que le Mouvement du 23 juin (M23) – plateforme qui fédère les forces vives de la nation – pose comme non négociable pour une sortie de crise. En plus du retrait des décrets instituant un découpage administratif, la démission de Ousmane Ngom de la tête du ministère de l’Intérieur et la tenue d’élection libre et transparente.
Il faut dire, toujours selon nos sources, que la Coordinatrice du système des Nations-Unies au Sénégal se trouve disposée à informer son Secrétaire général qui tient à savoir où se situe le problème au Sénégal et avoir une grille de lecture claire au cas où une intervention serait nécessaire.
TENSIONS SOCIOPOLITIQUES : L’Onu s’inquiète de la situation au Sénégal
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