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Le prix de la bonne gouvernance en Afrique

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(Mise à jour 14 octobre 2013)

Le lucratif prix Mo Ibrahim, qui récompense la « bonne gouvernance » en Afrique, n’a pas trouvé preneur pour la quatrième fois en cinq ans lundi à Londres, faute d’un leader africain porteur d' »excellence » selon son créateur.
Créé en 2007, ce prix réservé aux anciens chefs d’État ou de gouvernement africains élus démocratiquement n’a été attribué qu’à trois reprises, à Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique, en 2007, Festus Mogae, ancien président du Botswana, en 2008, et à Pedro Pires, ancien président du Cap-Vert en 2011.
Nelson Mandela, ancien président de l’Afrique du Sud, en est le « lauréat d’honneur ».
Doté de 5 millions de dollars versés sur dix ans et complétés par la suite par un versement annuel à vie de 200.000 dollars, le prix Ibrahim a de quoi aiguiser les appétits.
Mais cette année encore, personne n’a trouvé grâce aux yeux du jury, un comité prestigieux où siègent notamment deux anciens Prix Nobel de la Paix, Martti Ahtisaari et Mohamed El Baradei.
« Je salue la décision du comité. Ce prix récompense l’excellence qui, par définition, est rare. En sept ans nous avons trouvé trois présidents africains et c’est magnifique. Il faut être crédible », explique Mo Ibrahim dans un entretien à l’AFP.
Né en 1946, ce milliardaire anglo-soudanais ayant fait fortune dans les télécommunications, refuse tout « compromis » et l’idée d’attribuer le prix « juste pour faire joli » semble le hérisser.
« Les médias sont déçus, mais on se tient à notre ligne, on ne cherche pas à créer l’événement et faire le buzz juste en attribuant le prix. Il récompense des gens qui changent réellement le destin de leur nation et sortent des millions de gens de la pauvreté. Parfois on n’en trouve pas », souligne Mo Ibrahim qui refuse aussi d’y voir un problème africain.
« Citez-moi un nom de leader européen exceptionnel qui a transformé son pays. (Silvio) Berlusconi? », par allusion à l’ancien président du Conseil italien, lance-t-il en faisant les yeux ronds.
Hors de question aussi d’élargir le spectre des lauréats potentiels à des personnalités de la société civile, quitte à s’attirer des commentaires moqueurs sur les réseaux sociaux tel que: « Pas de prix encore. Mo est fauché ».
« La plupart des démocraties africaines sont jeunes et le pouvoir du palais reste énorme. Les institutions restent faibles, cela prend des années pour que les parlements deviennent des véritables centres de pouvoir. C’est pourquoi on se concentre sur la tête de l’Etat. Il y a bien sûr des gens formidables dans la société civile, mais il y a d’autres prix pour eux », dit-il.
Mo Ibrahim est « persuadé qu’il aura des lauréats dans les années qui viennent, car une nouvelle classe dirigeante émerge en Afrique ». Il est certain que « d’ici cinq ou dix ans on aura à départager deux vainqueurs » venant d’un continent qui « avance, indéniablement ». Mais pour l’année prochaine, cela pourrait être une nouvelle fois trop juste, convient-il.
AFP

(Mise à jour 15 octobre 2012). Le prix Mo Ibrahim reste une nouvelle fois sans lauréat en 2012. Comme en 2009 et 2010, les membres du jury ont estimé, lundi 15 octobre, qu’aucun ancien président africain ne remplissait les critères d’ »excellence » requis.

« Le principe, c’est de récompenser l’excellence. Nous ne voulons pas abaisser nos critères. » Les explications du président du comité du prix Mo Ibrahim, Salim Ahmed Salim, sont claires : aucun ancien président africain n’a atteint le niveau requis aux yeux de la Fondationn Mo Ibrahim. Il n’y a donc en 2012, comme en 2009 et 2010, aucun successeur à Nelson Mandela (titulaire honoraire), au Cap-Verdien Pedro Pires (2011) et au Mozambicain Joachim Chissano (2008).

La fondation se refuse toutefois à parler de déception. « C’est déjà exceptionnel d’avoir distingué trois lauréats d’excellence en seulement six années ! » n’a cessé de répéter Mo Ibrahim, président de la fondation qui porte son nom et milliardaire anglo-soudanais de la téléphonie mobile, lors d’une conférence de presse, lundi 15 octobre.

« Un certain déclin dans le développement humain »

Ce prix d’excellence, qui n’a pas trouvé preneur, ne doit cependant pas occulter le travail principal de la fondation : l’indice de bonne gouvernance. Celui-ci classe les pays africains selon quatre grands piliers : la sécurité, le développement humain, le développement économique et les droits de l’Homme.

« C’est une question d’équilibre », explique Mo Ibrahim, prenant l’exemple de la Tunisie. « En Tunisie, il y a un très haut niveau d’éducation mais peu d’emplois, peu de démocratie et beaucoup de corruption », estime-t-il. « En Afrique, l’économie croît sans ralentissement depuis dix ans mais on constate un certain déclin dans le développement humain », ajoute le milliardaire, pointant le cas du Nigeria, en haut des premiers classements publiés mais qui se retrouve en queue de peloton en 2012.

« Quand nous avons une cinquantaine de petits pays, comment pouvons-nous faire ? » a conclu le natif de Khartoum, appelant à l’unité : « Dans le domaine économique, nous n’avons pas la puissance de négocier face aux gros que sont les États-Unis, le bloc européen et la Chine. Il faut que nous nous réveillions ! »

Par Mathieu Olivier (@MathieuOlivier) Jeune Afrique.

Ibrahim index of African Governance 2013



Le Prix Ibrahim : Le prix de la bonne gouvernance en Afrique.
prix-ib Le prix de la bonne gouvernance en AfriqueLe Prix Ibrahim distingue le leadership d’excellence en Afrique. Ce prix est décerné à un ancien chef d’État ou de gouvernement africain, élu démocratiquement, dont le mandat s’est déroulé dans le respect des échéances définies par la constitution nationale lors de son entrée en fonctions, et s’est achevé au cours des trois dernières années.Le prix se présente sous la forme d’un montant de 5 millions de dollars sur dix ans complété par 200 000 dollars versés chaque année, à vie. C’est le prix annuel le plus richement doté au monde. La Fondation peut envisager une dotation annuelle supplémentaire de 200 000 dollars, pendant dix ans, pour des activités d’intérêt public ou des grandes causes soutenues par le lauréat.Le lauréat est choisi par un Comité d’attribution du Prix indépendant, nommé par le Conseil d’administration de la Fondation, et qui évalue chaque  candidat éligible à l’aune à la fois de son mode de gouvernance et des performances réalisées par  son pays au cours de son mandat.L’importance d’un leadership de très haut niveau en Afrique subsaharienne ne saurait être trop soulignée. Les difficultés sont immenses et les ressources disponibles au sein de l’Etat pour les résoudre souvent limitées. Il est donc essentiel d’identifier et de distinguer les efforts des dirigeants qui réussissent à surmonter ces handicaps pour faire progresser leur pays, hisser leurs concitoyens hors de la pauvreté et ouvrir la voie à la prospérité et au succès.Le montant du Prix Ibrahim contribuera également à faire en sorte que l’Afrique ne perde pas l’expérience et l’expertise de ses meilleurs dirigeants quand ils quittent leur mandat national, en leur donnant les moyens de continuer  à jouer un rôle public dans un autre registre. Si les dirigeants occidentaux disposent d’un large éventail d’options lorsqu’ils quittent leurs fonctions – écrire leurs mémoires ou siéger au conseil d’administration de grandes sociétés par exemple – leurs homologues africains n’ont pas ce choix. Le Prix Ibrahim leur permettra de faire fond des réussites accomplies au cours de leur mandat national et, à l’issue de celui-ci,  de prendre une part active dans la société civile, la diplomatie ou la résolution des conflits sur le continent. Les deux premiers lauréats du Prix Ibrahim,  Joaquim Chissano et Festus Mogae, sans oublier le Lauréat d’honneur de la Fondation, Nelson Mandela, ne représentent que quelques exemples des contributions extraordinaires que les dirigeants africains peuvent apporter au continent une fois leur mandat achevé.Enfin, le Prix Ibrahim est une manière d’attirer l’attention sur les réels progrès désormais enregistrés à travers le continent, et qui restent trop souvent occultés par les crises et les difficultés  encore enregistrées par certains pays. C’est une façon de rééquilibrer la perception globale  de l’Afrique. Alors que le continent est confronté à des difficultés majeures, et, dans certains cas à des défauts flagrants de leadership, il est aussi capable de déployer des réussites exemplaires.La Fondation est convaincue que l’un des meilleurs choix d’allocation de ses moyens consiste à conforter les leaderships d’excellence sur le continent, en distinguant et en célébrant les personnalités qui ont joué un rôle crucial et déterminant pour l’avenir de leur pays. Par rapport aux 25 milliards de dollars déversés sur l’Afrique subsaharienne par les pays du G7 pour la seule année 2008, la Fondation considère que le montant du Prix Ibrahim est un investissement infime. Mais attribué à un individu qui a su démontrer sa capacité à servir le continent, le  bénéfice   de cet  investissement peut être considérable.Le  prix est conçu pour faire jouer un effet de synergie avec les milliards de dollars  d’aide au développement, d’investissements étrangers et de ressources  domestiques. Si un pays est bien gouverné, on verra croître significativement l’efficacité et l’impact des ressources globales dont il dispose.

Le Prix Ibrahim : Le prix de la bonne gouvernance en Afrique.
Le Prix Ibrahim distingue le leadership d’excellence en Afrique. Ce prix est décerné à un ancien chef d’État ou de gouvernement africain, élu démocratiquement, dont le mandat s’est déroulé dans le respect des échéances définies par la constitution nationale lors de son entrée en fonctions, et s’est achevé au cours des trois dernières années.Le prix se présente sous la forme d’un montant de 5 millions de dollars sur dix ans complété par 200 000 dollars versés chaque année, à vie. C’est le prix annuel le plus richement doté au monde. La Fondation peut envisager une dotation annuelle supplémentaire de 200 000 dollars, pendant dix ans, pour des activités d’intérêt public ou des grandes causes soutenues par le lauréat.Le lauréat est choisi par un Comité d’attribution du Prix indépendant, nommé par le Conseil d’administration de la Fondation, et qui évalue chaque  candidat éligible à l’aune à la fois de son mode de gouvernance et des performances réalisées par  son pays au cours de son mandat.L’importance d’un leadership de très haut niveau en Afrique subsaharienne ne saurait être trop soulignée. Les difficultés sont immenses et les ressources disponibles au sein de l’Etat pour les résoudre souvent limitées. Il est donc essentiel d’identifier et de distinguer les efforts des dirigeants qui réussissent à surmonter ces handicaps pour faire progresser leur pays, hisser leurs concitoyens hors de la pauvreté et ouvrir la voie à la prospérité et au succès.Le montant du Prix Ibrahim contribuera également à faire en sorte que l’Afrique ne perde pas l’expérience et l’expertise de ses meilleurs dirigeants quand ils quittent leur mandat national, en leur donnant les moyens de continuer  à jouer un rôle public dans un autre registre. Si les dirigeants occidentaux disposent d’un large éventail d’options lorsqu’ils quittent leurs fonctions – écrire leurs mémoires ou siéger au conseil d’administration de grandes sociétés par exemple – leurs homologues africains n’ont pas ce choix. Le Prix Ibrahim leur permettra de faire fond des réussites accomplies au cours de leur mandat national et, à l’issue de celui-ci,  de prendre une part active dans la société civile, la diplomatie ou la résolution des conflits sur le continent. Les deux premiers lauréats du Prix Ibrahim,  Joaquim Chissano et Festus Mogae, sans oublier le Lauréat d’honneur de la Fondation, Nelson Mandela, ne représentent que quelques exemples des contributions extraordinaires que les dirigeants africains peuvent apporter au continent une fois leur mandat achevé.Enfin, le Prix Ibrahim est une manière d’attirer l’attention sur les réels progrès désormais enregistrés à travers le continent, et qui restent trop souvent occultés par les crises et les difficultés  encore enregistrées par certains pays. C’est une façon de rééquilibrer la perception globale  de l’Afrique. Alors que le continent est confronté à des difficultés majeures, et, dans certains cas à des défauts flagrants de leadership, il est aussi capable de déployer des réussites exemplaires.La Fondation est convaincue que l’un des meilleurs choix d’allocation de ses moyens consiste à conforter les leaderships d’excellence sur le continent, en distinguant et en célébrant les personnalités qui ont joué un rôle crucial et déterminant pour l’avenir de leur pays. Par rapport aux 25 milliards de dollars déversés sur l’Afrique subsaharienne par les pays du G7 pour la seule année 2008, la Fondation considère que le montant du Prix Ibrahim est un investissement infime. Mais attribué à un individu qui a su démontrer sa capacité à servir le continent, le  bénéfice   de cet  investissement peut être considérable.Le  prix est conçu pour faire jouer un effet de synergie avec les milliards de dollars  d’aide au développement, d’investissements étrangers et de ressources  domestiques. Si un pays est bien gouverné, on verra croître significativement l’efficacité et l’impact des ressources globales dont il dispose.

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