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Bonne Gouvernance et Sécurité

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Bonne Gouvernance et Sécurité

ball Bonne Gouvernance et SécuritéLes conflits handicapent également le développement africain. Bien qu’ils aient décliné au cours des deux dernières décennies, en 2006, presque la moitié des grands conflits dans le monde avaient lieu en Afrique subsaharienne. Les coûts directs et indirects de ces conflits sont élevés. Le coût des conflits armés dans 23 pays d’Afrique subsaharienne entre 1990 et 2005 a été estimé à 284 milliards de dollars. Cela représente une moyenne de 18 milliards de dollars par an et une perte annuelle moyenne de 15 % du PIB, soit une fois et demi les dépenses africaines moyennes pour la santé et l’éducation. Ces impacts macroéconomiques sont massifs, mais ne disent rien des drames humains dans les régions concernées. Par rapport aux pays en paix, les pays d’Afrique subsaharienne en conflit comptent, en moyenne, 50 % de mortalité infantile en plus, 15 % de personnes en situation de sous-nutrition de plus, 20 % de plus d’adultes illettrés, et 2,5 médecins de moins par personne. En outre, en période de conflit, les ressources gouvernementales qui auraient pu être consacrées aux secteurs sociaux sont allouées aux dépenses militaires.
Ce sont les pays en paix dont les dirigeants sont tenus de rendre des comptes à leurs citoyens qui auront le plus de chances de remporter la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies. Des gouvernements transparents qui respectent la participation citoyenne et la primauté du droit sont nécessaires pour s’assurer que les rares ressources soient bien dépensées et que les investissements bénéficient aux plus pauvres. Depuis vingt ans, le nombre de pays d’Afrique subsaharienne en route vers la bonne gouvernance est en hausse, et le nombre de pays d’Afrique subsaharienne en situation de conflit a diminué. Parallèlement, le nombre de conflits intensifs en Afrique subsaharienne a décliné depuis la fin de la Guerre Froide. Selon l’Institut Heidelberg pour la recherche sur les conflits internationaux, le nombre de conflits extrêmement violents en Afrique subsaharienne est passé de 15 en 2006 à 9 en 2007, avec seulement deux pays sur neuf classés comme étant en guerre (le Soudan et la Somalie). Plus encore, des pays comme le Rwanda, le Mozambique et le Liberia ont montré que la paix et la reprise économique étaient possibles même après des décennies de dictature ou de conflits fragilisants.
Ce sont les dirigeants, les médias et la société civile du continent africain qui ont la plus grande capacité à améliorer la gouvernance et la sécurité en Afrique subsaharienne, et c’est à eux qu’en incombe la responsabilité, mais les pays donateurs, le secteur privé et les partenaires de développement ont également un rôle à jouerPour aider à promouvoir la bonne gouvernance, les pays donateurs et bénéficiaires doivent rendre compte de façon exhaustive et transparente de l’ensemble de l’aide reçue et de la façon dont elle est utilisée. De plus, les gouvernements des pays en développement doivent publier de façon transparente ce qu’ils reçoivent des entreprises et des investisseurs en mettant en œuvre et en élargissant l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Ce programme volontaire a été conçu pour améliorer la gouvernance dans les pays riches en ressources naturelles à travers la publication et la vérification des paiements des sociétés, ainsi que des revenus du pétrole, du gaz et des produits miniers perçus par les gouvernements. En avril 2008, 15 pays d’Afrique subsaharienne répondaient aux critères de candidature à l’ITIE.dl Bonne Gouvernance et Sécurité
Des initiatives telles que le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) devraient aussi être étendues en mettant l’accent sur la stimulation des capacités. Le MAEP, qui a été lancé par l’Union Africaine (UA) en 2003, est un mécanisme volontaire qui facilite les vérifications par les pairs pour les pays visant à une meilleure gouvernance et à plus de transparence. Cinq pays  (le Ghana, le Rwanda, le Kenya, l’Algérie et l’Afrique du Sud) ont terminé le processus du MAEP et 29 autres pays y ont adhéré. Enfin, des efforts doivent être faits pour renforcer la transparence financière et la réglementation des paradis fiscaux afin d’éliminer le recel de fonds illicites. Ceci doit s’accompagner d’une aide aux pays pauvres pour qu’ils récupèrent les avoirs volés par le biais d’initiatives telles que StAR (« Stolen Assets Recovery » ou restitution des avoirs volés), lancée par la Banque Mondiale et le FMI, et la Convention des Nations-Unies contre la Corruption (CNUCC).
Les donateurs doivent aussi travailler avec les dirigeants africains pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent. Les donateurs doivent tenir leurs engagements de former et d’apporter leur soutien aux soldats de la paix dans les diverses missions des Nations-Unies et de l’UA en Afrique subsaharienne. Ils doivent également appuyer les initiatives internationales telles que la Commission de consolidation de la paix de l’ONU (qui vise à mobiliser les ressources de l’ONU pour renforcer la paix après les conflits) et le Fonds central d’intervention d’urgence (qui a été conçu par l’ONU pour démarrer des opérations critiques et des programmes vitaux qui ne sont pas encore financés par d’autres sources). Les donateurs doivent enfin soutenir les initiatives africaines croissantes visant à traiter les problèmes de paix et de sécurité. Aujourd’hui, l’Architecture africaine de paix et de sécurité (créée par l’UA en 2002) comprend le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le Système continental d’alerte précoce (CEWS, pour « Continental Early Warning System »), un Conseil des Sages (un organisme de médiation amélioré), la Force africaine d’intervention, et un cadre de reconstruction et de développement post-conflit. Les pays africains ont aussi apporté une contribution significative aux opérations de maintien de la paix à travers le monde. En 2007, presqu’un quart du personnel militaire de l’ONU venait de pays africains (22,4 %), au deuxième rang après le personnel d’Asie Centrale et de Sud. Les pays d’Afrique subsaharienne fournissent 40 % des troupes nécessaires pour le maintien de la paix en Afrique.


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