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Les budgets en armes et munitions existent toujours pour mater les peuples africains mais jamais un centime pour les nourrir.

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omst2-225x300 Les budgets en armes et munitions existent toujours pour mater les peuples africains mais jamais un centime pour les nourrir.À quoi sert un État africain?
Après 60 ans d’indépendance, le constat est dramatique. Pratiquement tous les États africains sont en faillite. Le Premier Ministre du Sénégal vient de faire un aveu, le 10 septembre 2012, à l’occasion de son inutile Déclaration de Politique Générale:  » le déficit budgétaire n’a cessé de se creuser, pour atteindre 455 milliards en 2011, représentant 6,7% du PIB, et 33,1% des recettes fiscales et non fiscales. L’encours de notre dette publique a sensiblement augmenté entre 2006 et 2011, passant de 1023 milliards de FCFA, soit 21% du PIB, à 2704 milliards de FCFA, représentant 40% du PIB. » En langage décodé, cela veut dire que l’Etat sénégalais mendie pour exister.
Précisément, nos États en Afrique existent pour qui et pour quoi?
Nos États demeurent incapables de maîtriser l’élément de base qui fonde la République, l’Etat Civil. Bien des parties de nos territoires ne disposent pas de services ou de registres d’état civil.
Nos États ne rendent à leur citoyens aucun service public digne de ce nom. Il n’y a aucune aide sociale pour les familles. Je ne parle pas du logement, du transport, de la santé, de l’éducation, de la sécurité des biens et des personnes, des services municipaux de proximité comme l’enlèvement des ordures ménagères et l’entretien des voiries. Il n’y a ni recensement des chômeurs encore moins des allocations pour aider les millions de diplômés qui ne trouveront jamais un emploi pour 70% d’entre eux; chômeurs à vie!
Nos États ne sont même pas capables d’exister pour eux-mêmes. Les budgets sont votés en déficit et l’essentiel de l’argent est recyclé sous différentes formes, à commencer par les Présidents africains. Ils disposent tous d’un avion personnel et se réservent des sommes colossales à millions d’euros par an, pompeusement baptisés « caisse noire » ou « fonds secrets ».
La littérature du détournement est très riche en Afrique :
Délits d’association de malfaiteurs
Détournement deniers publics
Faux et usage de faux
Escroquerie
Abus de confiance
Fraude
Trafic d’argent
Corruption
Mauvaise gestion
Abus de biens sociaux
Pillage
Trou dans le budget
Enrichissement illicite
Chantage
Trafic
Malversations financières
Abus de pouvoir
Clientélisme et favoritisme
Trafic d’influence
Collusion
Concussion.
Dans ma carrière professionnelle, j’ai vu des Directeurs de Sociétés d’Etat venir la nuit démonter le matériel de la société et le faire disparaître.
Dans les pays francophones, les collectivités locales qui ont hérité d’un plan comptable qui date de 1964, procèdent par de fausses factures et de fausses commandes pour se partager l’argent avec de faux hommes d’affaires créés pour commettre ces forfaits.
Les sociétés civiles payent un lourd tribut de leur révolte face à la faillite de nos États. Les manifestations sont toujours réprimées avec une violence rare, du Caire au Cap. Les morts et les disparitions de combattants de la Liberté ne se comptent plus. Si ce ne sont les humiliations des opposants et des intellectuels dont les vies de familles sont déchiquetées. Hier au Sénégal, des jeunes ont perdu leur vie, tués lors de manifestations et le régime actuel continue la culture de l’impunité. En Guinée, les responsables des partis d’opposition qui réclamaient il y a deux semaines l’organisation des élections législatives ont reçu les foudres de la milice armée du Président. Au Gabon, au Togo, en Mauritanie, en Gambie, au Zimbabwe et j’en passe. C’est le même scénario. La violence d’Etat semble bénéficier d’un complot du silence. Eh oui, les Occidentaux désespèrent de l’Afrique qui ne comptent plus que moins de 1% du commerce mondial et laissent alors faire nos nouveaux empereurs légitimés par des mascarades électorales. Car la Démocratie ne signifie pas seulement l’organisation d’élections. Celle’ci a d’autres exigences dont la plus essentielle est la transparence des affaires et le devoir de rendre compte.
Les peuples africains sont désemparés. Il n’y a pratiquement pas de gouvernements en Afrique qui osent s’engager sur l’emploi des jeunes, sur les programmes d’habitat, sur les soutiens aux familles. Rien. Il ne faut pas alors s’étonner de la recrudescence des mouvements sociaux, voire des sécessions de territoire. Le Guardian vient de publier une carte interactive qui simule la création de 24 nouveaux États africains si les mouvements séparatistes triomphaient. voir ici le lien
Nous devons refuser cette fatalité de continuer à être dirigés en Afrique sous le « ni-État, ni-développement, ni-bien être social ». Si les gouvernements africains étaient tous dissouts et mis en veilleuse pour une décennie, les citoyens allaient se rendre compte qu’ils vivraient mieux. Un conseiller proche du Président du Sénégal a estimé que sur 2300 milliards CFA de budget de ce pays, 500 milliards CFA auraient pu être ponctionnés sans qu’aucun service ne le ressente! Il n’a jamais été démenti. Pour preuve, dès qu’une catastrophe naturelle arrive, les autorités de nos Etats s’empressent de quémander l’aide extérieure et interieure.
Nous n’acceptons plus que la Bonne Gouvernance soit utilisée comme un slogan alors que l’Afrique marche à reculons dans la misère et la famine de ses peuples. Nos États doivent être réformés en profondeur, repensés et re dessinés. Le développement ne s’acquiert pas dans la facilité, la corruption généralisée, l’opacité et l’organisation du vol des deniers publics. Cette farce n’a que trop duré. Les africains sont devenus les parias des temps modernes. Tout le monde veut s’exiler car cela va de mal en pis. L’immigration est devenue le nouvel esclavage des temps modernes. Partir est devenu le souffre douleur alors que l’Occident se barricade car n’en pouvant plus! Alors que périssent nos États africains pour que survivent les peuples qui veulent vivre et vivre libres.
Seydina Oumar Touré

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