Mme Pillay avait exprimé dimanche sa profonde préoccupation à l’annonce par le gouvernement sénégalais que Hissène Habré serait extradé lundi vers le Tchad, parce qu’elle estimait que son droit à un procès équitable n’était pas garanti et qu’il y avait un vrai risque qu’il soit soumis à la torture s’il était extradé.
La Haut commissaire a toutefois estimé qu’il ne fallait pas que la suspension entraîne un retour au statu quo, avec Hissène Habré continuant à vivre en toute impunité au Sénégal comme il l’a fait depuis les 20 dernières années.
« Il est important que des progrès rapides et concrets soient faits par le Sénégal pour poursuivre ou extrader M. Habré vers un pays acceptant d’organiser un procès équitable », a dit le porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Rupert Colville.
Selon le HCDH, abriter une personne qui a commis la torture et d’autres crimes contre l’humanité sans le poursuivre en justice ni l’extrader est une violation du droit international.
Navi Pillay note qu’à son récent sommet à Malabo, en Guinée Equatoriale, l’Union africaine a appelé le Sénégal à poursuivre ou extrader M. Habré vers un pays souhaitant le juger, a ajouté son porte-parole. Pour l’instant, aucun pays africain ne s’est porté volontaire. Le seul pays qui l’a fait est la Belgique.
El Malick Seck | Mardi 12 Juillet 2011
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