Pape Mouhamadou Moustapha Ndiaye
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Bonjour les audits
La page Wade est maintenant définitivement tournée après d’âpres combats menés par un peuple qui refuse, parmi tant d’autres tares, l’arbitraire, l’arrogance et le népotisme ; mais surtout le non respect des principes démocratiques.
Il est tout à fait naturel, pour le perdant ou les perdants, de se poser légitimement moult questions comme l’accusé habité par l’angoisse dans l’attente du verdict du vainqueur.
Et quel vainqueur ! Il a eu à essuyer-tel le condamné en route vers la potence- crachats nauséabonds d’un pestiféré, parole qui blesse jusque dans la chair- les milles menaces et bassesses de l’adversaire.
Dans l’ivresse du pouvoir reconquis, un mot revient dans la bouche de tout un chacun : audit. Certainement l’on suppose l’existence de malversations, de concussion et d’acquisition de biens sans cause. Certainement l’on peut penser chasses aux sorcières, règlements de compte à la pelle.
Il me plait ici de rappeler tout d’abord Michel PADONOU et Raymond ADJAKPA ABILE qui, dans leur ouvrage intitulé « Qualité et bonne gouvernance en Afrique » écrivaient ceci : « A propos de tous ces hommes et femmes au servie de l’Etat, comment installer les règles et les réflexes de qualité pour des salariés qui ont comme culture l’improductivité, la perte de temps, l’ignorance des obligations de résultats, une inculture totale des règles de Bonnes Pratiques de Gouvernance de leur travail, un penchant à la corruption dès lors qu’ils ont une fenêtre de pouvoir ? »
Cette assertion des auteurs pose un douloureux problème relatif à l’exercice du pouvoir par l’accaparement de la richesse au profit d’une oligarchie dès l’instant que le choix des sous hommes- ou homme liges- du président procède par clientélisme politique ou familiale.
Au lendemain de la première alternance, le peuple sénégalais avait soif de justice, de vérité et d’équité ; il souhaitait un vrai développement dans un esprit démocratique et de bonne gouvernance. A la mesure de ses attentes, le sénégalais avait élu Maître Ablaye WADE ci devant ex président de la République.
L’exercice du pouvoir par ce dernier n’a pas, semble –t-il, démenti les propos de Michel PADONOU. Pire, l’exercice du pouvoir par Wade s’est révélé, selon les journalistes d’investigation, comme une énorme entreprise de dévolution monarchique du pouvoir républicain, de déviation d’objectif et de dilapidation de nos maigres ressources. De Président Wade, certains ont franchi l’outrecuidance de le nommer BUR ou Roi. Dans l’histoire du Sénégal je ne me rappelle pas le nom d’un BUR WADE. A moins que je ne fusse nul en histoire ; ou de président mouride oubliant irrespectueusement le qualificatif sénégalais.
C’est le lieu ici de rappeler la notion d’audit et son mécanisme de mise en route, afin que l’on puisse s’accorder sur l’essentiel, la nécessité et faire l’économie d’un discours partisan.
Le substantif « audit » éveille chez le qualiticien la notion d’évaluation à mi parcours ou en fin de process, de projet. Le résultat attendu doit alimenter un autre cycle de processus, ceci pour atteindre les objectifs fixés au départ.
Au niveau de l’entreprise – qu’elle soit privée ou publique- la notion d’audit entre de plus en plus dans les habitudes afin de s’assurer du progrès réalisé par la mise en interaction des ressources humaines, financières, des moyens de production, via un environnement propice.
Cette approche découle de l’adhésion au Management de la Qualité qui énonce 8 principes généraux :
- Principe 1: Orientation client
- Principe 2: Leadership
- Principe 3: Implication du personnel
- Principe 4: Approche processus
- Principe 5: Management par approche système
- Principe 6: Amélioration continue
- Principe 7: Approche factuelle pour la prise de décision
- Principe 8: Relations mutuellement bénéfiques avec les fournisseurs
A l’échelle de l’Etat il est incontournable, dans un souci de bonne gouvernance d’adopter l’esprit d’une démarche qualité dans les processus clé de l’action gouvernementale.
Le principe 1 dans ce cas va assimiler le client au citoyen sénégalais qui exprime ses attentes que doit satisfaire le détenteur de la légitimité républicaine.
Sans trop entrer dans les détails, il va de soit que le leadership est fondamental dans la direction de la chose publique. La carrure du leader dans le choix des sénégalais parmi les 14 prétendants au fauteuil a été déterminante, tout au long du processus électoral.
La réussite du nouveau président dépendra certainement de l’implication des sénégalais dans la gestion des choses de la cité, pourvu que Macky soit dans les faits le Président de tous les sénégalais sans exclusive et ait la capacité de mobiliser autour des idées structurantes.
Cette implication des forces vives suppose cependant vigilance si l’on se référent au conglomérat d’intérêts divergeant créé autour de wade ; association à la limite, selon certains, de la « mafia » ou d’une « pieuvre ». Les relations mutuellement bénéfiques ne se font pas au détriment du peuple.
La prise de conscience de cette réalité du pouvoir déchu implique la notion d’approche factuelle pour la prise de décision. Le passé enrichit l’Homme qui aspire au progrès.
Le peuple, quel qu’il soit, a fondamentalement trois principales attentes :
■Une prise en charge, lorsqu’il est malade, par la communauté à laquelle l appartient ; cette prise en charge comprend le volet socio économique. Dans cette démarche est incluse la prise en charge de la santé de la reproduction afin d’assurer la perpétuation génétique de l’Homo senegaliensis.
■ Un enseignement et la conservation de sa culture qui relève de la quête identitaire pour la perpétuation culturelle. Avant la naissance du quatrième président sénégalais, on apprenait à nos pères et grand pères- pince sans rire- que nos ancêtres étaient gaulois. Certainement dépité, le Pr Cheikh Anta DIOP n’avait pas jugé opportun de chercher le chaînon manquant qui nous lie aux dits gaulois !
■La possibilité de disposer de ressources financière via l’économie. Hélas la jeunesse qui sous l’ère wadien jouait le drame hollywoodien de « Barça ou Barsakh » a tardivement compris que ce n’est pas la France de Sarkozy ou de Marie LEPENE qui va gracieusement leur ouvrir la porte aux emplois, même de ramasseur de crotte de chien.
C’est dire, et c’est le lieu de le rappeler ici et maintenant, l’impérieuse nécessité de repenser la gestion de la « cité », en dehors de tout nationalisme étroit, par les Sénégalais et pour les Sénégalais.
Cette gestion implique une approche systémique dans le but d’atteindre des objectifs à minima par la conjugaison de tous les facteurs clé de réussite.
Cette planification systémique des processus de développement impose l’impérieuse nécessité d’évaluer, de juger et de corriger si nécessaire… mais enfin, et il faut lâcher ce mot qui fâche et qui rend la tâche si ardue : audit.
L’ISO 9000 et ici revient la Qualiticien, définit l’audit :
« Processus méthodique, indépendant et documenté permettant d’obtenir des preuves et de les évaluer de manière objective pour déterminer dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits » (source : ISO 9000:2005).
D’une manière générale, l’audit est considéré comme une activité de contrôle et de conseil qui consiste en une expertise par un agent compétent et impartial et un jugement sur l'organisation, la procédure, ou une opération quelconque d’une entité.
L'audit est surtout un outil d'amélioration continue, parce qu’il permet de faire le point sur l'existant (état des lieux) afin d'en dégager les points faibles et/ou non conformes ; ceci, afin de mener par la suite les actions adéquates qui permettront de corriger les écarts et dysfonctionnements constatés.
L’audit est donc nécessaire pour toute entité qui s’engage dans un processus, qui initie et déroule un projet afin de parvenir à satisfaire sa clientèle (le peuple).
L’appréhender comme une manière de débusquer les « Mbott-le-Cafard » d’un certain partisan d’un A.W reviendrait à fausser tout le débat sur les exigences de développement dans la transparence, progrès dont les Sénégalais ont tant besoin par ces temps qui courent…