La corruption, c’est plus que de la fraude
Définition
Le manuel définit la corruption comme le fait d’« abuser d’une charge publique à l’avantage du secteur privé, d’un particulier ou d’un groupe à qui l’on doit allégeance. » Elle se manifeste lorsqu’un agent public accepte, sollicite ou extorque un paiement ou lorsque des agents privés offre un paiement pour contourner la loi à des fins concurrentielles ou personnels.
Les formes de corruption
Il répertorie quatre formes étroitement liées de corruption. La première forme correspond au pot-de-vin et au graissage de patte. Le pot-de-vin est le paiement que demandent des agents publics (ou offert par des agents privés) en échange de faveur comme un marché public. Le graissage de patte est l’argent payé à des fonctionnaires pour effectuer le travail pour lequel ils sont déjà payés, comme la délivrance d’un permis de conduire.Au second rang figure la petite et la grande corruption. La petite corruption est la collusion entre un fonctionnaire et un membre du public pour contourner le système à propos de transactions relativement moins importantes. Elle implique donc majoritairement des fonctionnaires subalternes. Par contre, la grande corruption correspond à la subversion du système par de hauts fonctionnaires du gouvernement, des ministres et des chefs d’État.En troisième lieu se trouve la corruption bureaucratique. Il s’agit de l’abus de la latitude des fonctionnaires pour modifier ou contourner des règles et règlements en échange de certains avantages. Elle survient le plus souvent lorsque d’importantes récompenses et pénalités se retrouvent sous le contrôle d’un agent.Et pour finir, la corruption politique. Il s’agit du trafic d’influence et d’autorité par des dirigeants politiques et peu même englober l’octroi de faveurs, des irrégularités dans les campagnes de financement et la fraude électorale.
Les causes de la corruption
Les causes de la corruption sont enracinées dans le développement politique et juridique d’un pays, dans son histoire sociale, ses traditions bureaucratiques et des conditions et politiques économiques. En général, plus les institutions de gouvernance sont faibles, plus la corruption prévaut.Les cinq conditions suivantes facilitent la corruption, selon le manuel :
Les conditions politiques qui favorisent la corruption comprennent la faiblesse des libertés civiles, en particulier le niveau de liberté de la presse, la capacité des individus à former des organisations de la société civile et le niveau de liberté politique. Elles incluent aussi le manque de transparence et de reddition de comptes des agents du gouvernement, surtout lorsque l’élite dirigeante centralise les pouvoirs. La situation d’un état prisonnier est, par conséquent, plus propice lorsque le gouvernement participe activement dans l’économie et régit la vie publique.
Ils incluent l’expansion de la bureaucratie de l’État avec l’accroissement des pouvoirs discrétionnaires des fonctionnaires. La croissance de la bureaucratie permet à certains individus d’avoir un accès direct aux ressources de l’état et jouir de privilèges considérables en relation avec le bureau administratif.
La qualité du système juridique d’un pays, en particulier les risques d’être arrêté et puni valablement, détermine le niveau de corruption. C’est pourquoi il doit exister des lois efficaces contre la corruption, une police efficace et un système judiciaire indépendant.
Les niveaux de développement ont une incidence sur les formes et les secteurs dans lesquels la corruption est la plus présente. La petite corruption est particulièrement fréquente dans les pays développés, les revenus élevés faisant que la corruption tend à se produire à grande échelle. La corruption est aussi plus propice dans des pays où les gouvernements contrôlent des entités économiques monopolistiques, offrant ainsi aux fonctionnaires des occasions de promouvoir leurs propres intérêts et ceux de leurs alliés.Les pays qui protègent beaucoup leurs économies peuvent être confrontées à une corruption interne, mais aussi de sociétés multinationales. Les barrières tarifaires et autres mesures de protection similaires encouragent des intérêts privés à offrir des pots-de-vin aux agents publics.
Malgré leur accession à l’indépendance, beaucoup de pays en transition subissent un « nouveau colonialisme » de la corruption alors qu’ils sont aux prises avec une corruption systémique introduite durant leur colonisation ou occupation. Par ailleurs, les pays développés hésitent à punir leurs sociétés à la base de la corruption dans les pays en développement. Par conséquent, certains considèrent la corruption des pays du tiers-monde par les entreprises multinationales comme une simple dépense nécessaire pour faire des affaires sur les marchés internationaux. Ainsi, les grandes entreprises versent des pots-de-vin pour gagner des marchés dans les pays du tiers-monde.
Les conséquences de la corruption
Les répercussions de la corruption sont profondes et se font ressentir dans les sphères sociale, économique et politique d’un pays. En général, la corruption aboutit aux conséquences suivantes :
La corruption a une incidence négative sur la qualité de la gouvernance d’un pays et favorise une instabilité politique en minant la légitimité du système politique. Alors que les conséquences spécifiques varient en fonction du type et du niveau de corruption, (et du système politique en place), les conséquences politiques de la corruption peuvent prendre les formes suivantes :
Les coûts économiques de la corruption varient également selon le système de gestion publique en place et l’ampleur de la corruption. En principe, cependant, la corruption agit comme une taxe officieuse sur les consommateurs et les producteurs. Et ce faisant, elle ralentit le développement économique et entraîne la mauvaise répartition des ressources en capital et en talent d’un pays. L’attention des entrepreneurs est détournée des marchés pour se porter sur les niveaux de pots-de-vin et de relations politiques, privant ainsi la population des avantages de la concurrence.La petite corruption impose des coûts supplémentaires excessifs sur les pauvres mais a moins d’impact sur les fondements économiques au sens large alors que la grande corruption affecte la majorité des pauvres d’une manière indirecte mais a un effet prépondérant et potentiellement paralysant sur l’économie. Dans les deux cas, ce sont les pauvres qui paient le plus lourd tribut, creusant à l’extrême le fossé entre riche et pauvre.Parmi les conséquences spécifiques les plus négatives, il faut noter :
Les conséquences sociales de la corruption sont la création et la l’accentuation de la fracture, des injustices et des conflits de nature sociale. Le fossé entre les pauvres et les riches se creuse davantage et les pauvres commencent à voir le gouvernement comme un prédateur et un oppresseur plutôt qu’un facilitateur. En même temps, la corruption accentue les divisions ethniques et sectaires puisqu’elle favorise une culture de suspicion, de méfiance, de rivalités et de jalousies.Par ailleurs, la corruption détourne les dépenses publiques des programmes sociaux avec pour résultat la négligence des services d’éducation, de santé et sociaux. L’impact est encore plus sérieux parmi les groupes marginalisés, les femmes et les enfants.
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