Le capitaine Amadou Sanogo n’a pas trouvé mieux à faire que d’éteindre le phare de la démocratie malienne, citée en exemple pendant vingt (20) ans, pour mettre en place le Comité national pour le redressement de la …démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE). L’action des hommes en treillis est d’autant plus sidérante qu’elle intervient à un mois d’une présidentielle à laquelle le sortant Amadou Toumani Touré (ATT) n’était pas candidat. L’argument massue invoqué, c’est que le président déchu n’a pas mis à la disposition des troupes les moyens adéquats pour faire face aux révoltés du désert.
Une semaine après ce forfait, les eaux du Joliba sont toujours troubles avec d’un côté une coalition de partis politiques et de citoyens qui réclament le retour à l’ordre constitutionnel impliquant donc le retour d’ATT comme chef de l’Etat, et de l’autre des thuriféraires des putschistes qui les encouragent à rester au pouvoir pour organiser la transition. C’est donc une ligne qui divise les Maliens pendant que les nouveaux locataires du palais de Koulouba ne savent pas sur quel pied danser. En effet, à peine installés, ils proposent, contre toute attente, aux bleus du Nord des négociations alors que ces derniers gagnent du terrain. Si ce n’est une reddition, ça y ressemble.
On s’attendait, à tout le moins, à une riposte énergique pour la restauration de l’Etat, un objectif clairement affiché dans la dénomination de la nouvelle instance. A quoi sert-il de demander hic et nunc, à s’asseoir autour d’une table si on est dans une position de faiblesse ? A l’heure où on est, le pays est au bord du précipice et le salut viendra peut-être de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont les dirigeants se sont retrouvés hier en sommet extraordinaire à Abidjan sur convocation de son nouveau président, Alassane Dramane Ouattara.
Visiblement, la communauté ouest-africaine ne veut plus de l’intrusion des militaires dans la vie politique et elle entend par tous les moyens, y compris ceux militaires, contraindre le capitaine Sanogo et sa clique à restituer le pouvoir.
Au terme d’un huis-clos de 7 heures, ce qui témoigne que les débats ont été âpres, le communiqué final lu à partir de 19h 30 par le nouveau président de la Commission, Kadré Désiré Ouédraogo est sans équivoque et ne fait pas de cadeau aux aventuriers de Bamako. Les quatorze pays de la communauté (le Mali étant suspendu) ont dénié toute forme de légitimité aux nouveaux putschistes, tout en exigeant le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel. Une mission de cinq chefs d’Etat et une autre de cinq chefs d’état-major iront sensibiliser la junte à savoir raison garder.
Si cette dernière refuse d’obtempérer, la Communauté menace clairement d’intervenir à travers sa force en attente qui sera rapidement activée. Les coups de semonce de la CEDEAO ne sont pas seulement dirigés vers le capitaine mais aussi vers les rebelles au nord du Mali qu’elle invite à la négociation, faute de quoi ils seront mis hors d’état de nuire par tous les moyens, y compris par la force.
Le président du Faso Blaise Compaoré est nommé dans la foulée médiateur entre les enturbannés du désert et l’Etat malien. Le ton est donné et il est ferme et même très ferme. Il reste à espérer que les pays membres soient soudés jusqu’au bout pour donner à la CEDEAO l’image d’une instance respectable et respectée.
Ainsi, tout le monde y gagne.
ABDOU KARIM SAWADOGO
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